Monique Nolett Ille nous enseigne des mots relatifs aux paniers de frêne noir dans le tableau de la Nation Abénaquise. On y voit Clément M'Sadoques, Michel Durand et Martin Gill aller chercher un arbre dans la forêt. Martin Gill battra ensuite le frêne pour en faire des rubans qu'utilisera Barbara Watso pour la confection de paniers. Marjorie Hoff nous parle d'Odanak il y a longtemps.
La transcription des mots abénaquis et leur traduction vers le français ont été effectuées par Monique Nolett Ille.
La langue est en voie de disparition. Plus personne ne la parle. Bien que l’anglais soit langue maternelle, ma sœur, mon frère et moi parlions presque parfaitement l’abénaquis. Maman ne nous l’a pas enseigné, nous l’avons appris en écoutant les gens qui passaient nous voir à la maison.
Our Abenaki language is dying out. There’s nobody anymore to talk to. Although English was our first language, my sister, my brother and me spoke Abenaki almost fluently. Mother didn’t teach us, we learned from hearing others coming over to our home.
Je fabriquais des paniers avec ma mère, comme tout le monde d’ailleurs. Certains disent qu’on n’a plus les matériaux nécessaires pour en confectionner, mais Barbara Watso en fait toujours de très beaux. À la maison, j’aidais ma mère à faire des paniers et on allait les vendre les vendredis. On travaillait toute la semaine pour 15 dollars. La fabrication de paniers faisait partie de notre culture dans les années 1930 à 1950. Les employés de mon grand-père fabriquaient des paniers tout l’hiver, et l’été, mon grand-père allait les vendre dans différents kiosques qu’il tenait dans l’État de New York. Tout ça a pris fin en 1960 environ quand les Affaires indiennes (ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien) ont ouvert une boutique ici. Les gens ont alors commencé à faire leurs propres paniers et à vendre leurs propres marchandises. Dans les années 1940, on célébrait le jour des Indiens et les artisans faisaient des démonstrations de leur travail.
I used to make baskets with my mother. That’s what everybody did here, make baskets. They claim there's no material to make the baskets anymore, but there's Barbara Watso that still makes very beautiful baskets today. My mother used to make baskets and I used to help her. We sold our baskets on Fridays. We worked all week to get 15 dollars. Making baskets was a cultural thing in the 30s through the 50s. My grandfather had a group of people working for him. They worked all winter and in the summer my grandfather was taking baskets to sell them at stands he had in New York State. It stopped around 1960 when Indian Affairs (Department of Indian Affairs and Northern Development) opened a shop here. Then people made their own baskets and sold their own wares. In the 40s, we used to have Indian day where people demonstrated their work.
Les Abénaquis avaient aussi coutume de décorer leurs paniers avec ce qu'on appelle des K8WIS. K8WIS veut dire épine. Alors ils se servaient du frêne qu'ils tournaient de différentes façons pour faire une décoration pour le panier. Ça, c'est le K8WIS original qui est en pointe, mais on se sert également du mot pour toute décoration avec le frêne tourné.
Another Abenaki custom is to decorate baskets with what’s called K8WIS. The word K8WIS means spine or thorn. K8WIS are ash splints twisted into curls and woven in for decoration. This here is the original K8WIS where the curls make points, but the word is used for any decoration using curled ash splints.
Pour faire le panier et le rendre plus beau, l'agrémenter, on se sert aussi de foin d'odeur. Le foin d'odeur a une odeur suave et ajoute beaucoup au panier pour l'apparence et pour l'odeur. En abénaquis, le foin d'odeur s'appelle WLIMSKIKOAL.
We also use sweet grass so the basket looks nicer. Sweet grass has a nice smell too, which adds a really nice touch. The Abenaki word for sweet grass is WLIMSKIKOAL.
On fait une petite entaille pour démarrer. On peut faire différentes largeurs, mais normalement je fais des bandes d’un pouce et demi à deux pouces. Ensuite, j’enlève tous les bouts qui dépassent. Et on fait une entaille pour pouvoir le fendre en deux. Il ne reste qu’à le séparer. S’il amincit trop d’un côté, on doit le ramener avec le genou. Ici, on a un côté lisse et un côté granuleux qu’on va enlever avec la « machineuse ». C’est le produit fini avec lequel ils vont faire des paniers.
You start by making a little notch. You can make the splints in different widths, but I usually make each strip an inch and a half to two inches wide. Then I trim off anything that’s sticking out. You make a notch so you can split it in two. Then you just need to pull it apart. If it gets too thin, you pull up on it against your knee. Here we’ve got a smooth side and a grainy side that will need to be planed down. Now you have your finished product for making baskets.
Celui-là est bien, il est droit sur environ 15 pieds. Mais comme il est gros, ça sera difficile de le sortir de la forêt. Celui-là est bien aussi, il a bien 9 - 10 pieds, bien droits. Il pourra tomber dans l’éclaircie. On va essayer de le battre pour voir. On l’a mis à terre, on va l’emmener. Le côté blanc devra se faire sur les deux côtés, ça sera plus de travail; le brun va être plus épais, donc moins d’ouvrage.
This is a good tree—it’s straight for about 15 feet. But it’s so big it’ll be hard to carry out of the woods. This one here is good too—about 9 or 10 feet, nice and straight. It could fall into the clearing.
We’ll try pounding it to see. There, it’s down, we can take it with us. The splint has to be white on both sides; it’ll need more work. The brown is thicker; that makes it easier.