Jean-Baptiste Mallek Bellefleur dévoile son savoir du tambour traditionnel innu, le teueikan, à Richard Mullen et Laurent Jérôme. L'entrevue a été filmée à Unamen Shipu et fut rendue possible par le projet "Des tentes aux maisons" volet Musée (resp. L.Jérôme), de l’ARUC Tetauan : Habiter le Nitassinan mak Innu Assi. Finalement, Ben McKenzie nous offre un chant tiré d'une cérémonie au Shaputuan de Uashat Mak Mani-Utenam.
La transcription de l'innu et sa traduction vers le français ont été effectuées par Joséphine Bacon et Anne-Marie Saint-Onge.
Mishta-shutshenitakanipan ume utamaikan kanauenitakaniti kie ue teueikan mishta-shutshenimakanipan.
Ueshkat, eukuannu ut tshi mitshishupanat nekanat nutauinanat, nikauinanat, numushuminanat.
Eukuannu ut tshi mitshishupanat umennua uteueikanuaua.
Ekue punit nutaui e natauut, muku tshiam nikamu mietuenanuniti, kie anite nutshimit eiapit anite nikamupan.
Katshi nikamuti, ekue uitamuimit : tanite tshipa ishinakuannu nenua uteueikana katshi utinati.
Katshi nikamuti ekute tshe ituteieku nete .
Ekute anite tshekuan e takuak ume nekumian, ueniati utatikuma, ueniati kanapua anite eukuannua umennua teueikana apatshiepan mani.
Ekute ut tshi tshissenimepanat etaniti utatikumuaua katshi nikamutau uteueikanuaua.
Apu tut minakaniht tshetshi metuatsheht ka-nishunnue-pipuneshuti. Apu tut minakaniht umennua.
Teueikanat tshetshi metuatsheht kie anitshenat ka nishtunnuepipuneshuti. Eiapit mishta-kushtakushipan tshetshi metuatshenan kie nenu uet kushtakushipan ue tutuakaniti nasht tshetshi natuanakanit etapashtat nasht eka tshi natuanakan kie umennua apisha (pishakaniapia) eiapit, umennua mishta-shutshishimakannua ute, umennua kamikuapekanua.
Posséder un bâton et un tambour donne beaucoup de confiance et d’assurance; avec ces objets sacrés, nos ancêtres ont survécu.
Mon père a cessé de chasser, mais il a continué de chanter aux événements récréatifs et à frapper le tambour en territoire.
Après qu’il ait chanté, il nous décrivait la vision qu’il avait captée avec son tambour.
Il nous disait : après que j’aurai chanté, vous irez là-bas, c’est cet endroit qui est indiqué dans le cercle du tambour. Quand les chasseurs perdaient la trace des caribous, c’est par le chant du tambour qu’on les retrouvait.
Le tambour n’est pas un jouet. Ils ne m’ont pas donné le tambour pour que je m’amuse. Ceux qui avaient vingt ans ou même trente ans, n’avaient pas le droit de jouer.
Le teueikan est dangereux et il ne faut pas lui manquer de respect. Lors de sa fabrication, il est dangereux de casser le cerceau de bois, on ne peut pas le casser. C’est aussi vrai pour la peau de caribou et les cordes rouges, ces éléments sont très puissants, c’est pourquoi ils sont dangereux.
Having a drumstick and a drum gives you a lot of confidence: they’re the sacred things that got our ancestors through.
My father doesn’t hunt anymore, but he still chants at recreational events and beats the drum on the land.
After he’s been singing, he tells us about the vision he’s captured with his drum.
He used to say, “When I’m done singing, go there. That’s the place that was shown in the drum circle.”
When the hunters lost the caribou’s trail, the drum chant was how they found it again.
The drum isn’t a toy. They didn’t give me the drum for my own entertainment. Twenty-year-olds, even thirty-year-olds weren’t allowed to play it.
The teueikan is dangerous and must be respected at all times. It’s dangerous if you break the wooden frame when you’re making it. You can’t break it. The caribou skin and red strings are the same way: they’re very powerful, which makes them dangerous.
Kassinu tshekuan nuapaten uatamakuiani tshe ishinakuak naume nipuamun kie ne assi nutim nuapaten kie nenu uetassit nuapatamuan nenu. Kie anite mitshishut ekute anite tshe natuapamak. Apu tshikut natuapamak anite ushte, anite tshe natuapamak nasht nenu kuishku nika natau anite etat.
Mishta-minekash nenu mitshimineu, uiapamati anite uteueikanit umuennua atikua.
Dans la vision de mon rêve, je vois tout en détail : je vois l’environnement du caribou, l’endroit où il mange. C’est à cet endroit que je vais le chercher et non ailleurs. Je vais le chercher directement là où il se trouve.
Quand les caribous apparaissent dans le cercle du tambour, le joueur de tambour les retient très longtemps à cet endroit.
In the vision of my dream I see every detail: I see everything around where the caribou are and where they’re feeding. That’s the place I’ll look for them, nowhere else. I’ll to straight to the place they are.
When the caribou appear in the drum circle, the drummer can hold them there a long time.
Kassinu tshekuan uapatamupanat tshipa ishinakuannu utehe kie nete eiapit etaniti.
innua eukuannu uet tshi muapishtakuat umennua teueikana.
Uet tshi aimituht miam tenepuan / kaiminanut eshinakuak. Eukuan ishinakushipan ne teueikan nekamuatshenanuti.
Le tambour était un moyen de communication. On pouvait voir à la fois les choses ici et les choses ailleurs. On pouvait voir partout où étaient les Innus. C’était comme un téléphone. C’est par ce moyen qu’on pouvait se visiter, par le tambour. Voilà les fonctions du tambour avec lequel on chantait.
The drum was a means of communication. You could see things here and in other places. You could see wherever there were Innu. It was like the phone. It was the way people visited each other—through the drum. That’s what the drum we sang with was for.
– Tan eshinikatakanit ue tetaut ka uauiaua kie ume ussit ka takunua?
Ue teueikanashku, ue ishinikatakanu.
Eku umennua mishkutuaia ishinikateua umennua uashka kie metshiminat uteiapia.
– Quel est le nom du cercle au milieu du tambour et de celui qui est au dessus de celui-là ?
Cette partie se nomme teueikanashku, c’est le cadre du tambour.
Et le mishkutuAia, c’est le cerceau du tambour, celui qui est sur le rebord et qui retient la peau.
—What do you call this part of the drum? And this part here?
This part is called teueikanashku: it’s the frame or shell of the drum.
And the mishkutuaia is the rim or hoop of the drum, the part that holds the drumhead.
Peikuau auen niatuanati, minuat nenu niatuanati nishuau. Nishuau katshi natuanati apu kutshipaniat umennua, itakanu, tshetshi minuat tutuat.
– Uitamaku nenu tshekuannu, nishuau katshi natuanati, nishuau?
Umuennu katshi natuanaki, eku nenu minuat kuetshipanitati tshetshi uatshinat nenua uteuiekanua apu tshi tutuat. Nenu kau shikuaniti eukuannu apu tat. Eukuannu mashten etat, eukuan nepit eka tiapuetaki umennu e uatshinat uteueikana, nenua uteueikana e tutuati.
Quand on fabrique un tambour et qu’on casse le cadre de celui-ci une fois, puis une seconde fois, on dit qu’il ne faut pas essayer de le faire une troisième fois.
– Il y a quelque chose qui l’avertit après qu’il ait cassé deux fois le cadre ?
Après qu’il ait cassé deux fois le cadre, il ne doit pas essayer d’arrondir le cerceau de son tambour une autre fois. S’il le fait, au prochain printemps, il ne sera pas là ; c’est le dernier moment où il est vivant. Il décédera s’il ne se conforme pas aux rites de la fabrication de son tambour.
When you’re making a drum and you break the frame once, then a second time, they say you shouldn’t take a third try.”
—Does something happen if the frame has been broken twice?”
When the frame breaks twice, you can’t ever try to bend the rim of that drum again. If anyone did, by the next spring, they’d be gone. They’d die because they didn’t follow the drum-making ritual.
Ekute uet aimikuht anitshenat tshishennuat nekumitau ute. Kassinu tshekuannu ekute anite uet uapatakanit ume tshekuan.
– Ne ka pakuneiaua ?
Ume ka pakuneiaua, eukuannu umennu patetutshepan ne Papanatishish, ka itakanua.
– Kassinu a eukuan, eshinakushiht teueikanat?
Kassinu eukuan eshinakushiht teueikanat. (bis)
– Miam tshipa tshi issishuenanu, miam ussishiku a? Tshituku.
Eshe, miam ussishiku, ussishiku umuennu uet aitapit. Ussishiku ishinikateu.
C’est par-là que les aînés reçoivent des paroles… Quand ils chantent. C’est aussi par-là que naissent les visions.
– Le trou du tambour ?
C’est par cet orifice qu’entre l’esprit du caribou qu’on appelle Papanatishish.
– Est-ce que tous les tambours sont faits de cette façon ?
Oui, tous les tambours sont faits de cette manière.
– On pourrait dire que c’est comme un œil ?
Oui, comme un œil (Ussishiku), l’œil par où on regarde.
It’s through this part that the elders receive the words—when they chant. It’s also where the visions come from.
—Through the hole in the drum?
That’s the opening the Caribou Master comes in through. We call him Papanatishish.
—Are all the drums made like that?
Yes, they’re all made like that.
—Could you describe it as being like an eye?
Yes, like an eye (ussishiku)—the eye you see with.
Umennua uteiapia, umanishish anite inniut, uteipia nenua; atikuss umennua ushkana, ne umanishish ka itakanua eukuannua umennua ushkana.
Ces petites pièces pour la vibration du tambour sont faites avec les os du petit caribou, le fœtus.
These little pieces that make the drum vibrate are made out of the bones of a little caribou—a fetus.
Utamaikan … Nutaui nana mashten utamaikan umennu,eukuannu mashten uetamekaitsheuatsht. E punit nutaui eka tshi nikamut eku Shakani nishim Uashat ka-teua,eukuan kanauenitamuinishapan.
– Tan eshinikatet ume e innunikatet?
Utamaikanashku ume utamaikanashku.
– Utamaikanashku.
Utamaikanashku ume ishinikatakanu.
Nasht apu tshi nitamiku tshekuan tshi utamaikaitsheuanan ne mishtiku tshetshi utamakaitshenan. Nasht apu ut tapuetakanit muku tshiam atiku-eshkanat.
Ce bâton, c’est mon père qui s’en est servi le dernier pour jouer du tambour. Ne pouvant plus chanter, c’est mon frère Zacharie qui en a eu la garde.
– Comment nomme-t-on cela en innu ?
Utamaikanashku, c’est un bâton pour battre le tambour.
On ne peut pas utiliser n’importe quelle matière pour fabriquer le bâton : seuls les bois de caribou sont permis pour la fabrication de ces baguettes. On ne peut utiliser autre chose que les bois du caribou.
This stick was last used for drumming by my father. When he couldn’t sing anymore, my brother Zacharie took it for safekeeping.
—What do you call it in Innu?
Utamaikanashku: the stick to beat the drum with.
You can’t make drumsticks out of just anything—drumsticks like this have to be made out of caribou antlers. Nothing else is allowed.”
Eku nuitsheuakanat. Eku tshe nikamutukau, eku nuitsheuakanat ua petamekau.
Eukuan etaiman mani anite nutshimit etaiani.
Anitshenat nuitsheuakanat apu taht anite,
Teuat anite miam nenu nekumuki.
[NIKAMUN]
Nenu niashipeshkupaniani, katshi minaskukau atikuat,
apu tshi passukau mishkut ninashipeshkupan ne ka nitainaua,
katakush nete kuashkutuat nete mashkumit ekute e nashipeshkupaituht,
mamu anite nasht tuashkum anite teuat, peikuashku anite teuat apu tshi tshitshipaituht
nuitsheuakanat eukuan niakatuenimaht.
Voici mes guides. Voici ce que je vais chanter pour eux, voici ce que mes guides veulent entendre.
Voici le chant que je chante quand je suis à l’intérieur des terres.
Mes guides ne sont pas toujours là, ils apparaissent quand je chante.
[CHANT]
Voici ce que le chant dit : mon esprit vole vers le lac gelé et les caribous disparaissent de mon tambour, je ne peux les attirer. Un peu plus tard, ils arrivent en courant et sautent sur la glace. Ils sont au milieu du lac, ils forment un troupeau et ne peuvent pas courir. C’est mes guides qui les retiennent.
These are my guides. This is what I’m going to sing for them. This is what my guides want to hear.
This is the song I sing when I’m out on the land.
My guides aren’t there all the time: they appear when I sing.
[SONG]
This is the song that goes, “My spirit flies to the frozen lake; the caribou disappear from my drum: I cannot draw them. A bit later on they come, running and leaping across the ice. They are in the middle of the lake; they form a herd and cannot run away. It is my guides that hold them there.”
– Aishkat ue teueikan anutshish tshimetuatshenaua, tanite tshe itutet ? Tshika minau a auen, tan tshe itapatshtit, tshishi-apatshiti?
Naui tsheshenniut peuatat kanapua teueikana eukuan nana tshe minak. Apu mitshetiht anat nikanishat. Nikussat eukuan muku tshiam etaht ,nishteshat nekannat shash kassinu apu taht, muku tshiam nimish teu.
– Plus tard, ce tambour que tu utilises maintenant, que va-t-il lui arriver ? Tu vas le donner à quelqu’un, que va-t-il devenir quand tu ne l’utiliseras plus ?
Je vais le donner au plus vieux de ma famille immédiate, à celui qui aura rêvé au tambour. Je n’ai pas beaucoup de parenté, seulement mes garçons restent, mes frères sont tous disparus, je n’ai plus qu’une sœur.
—What happens to the drum you play later on? Will you give it to somebody? What’s going to happen to it when you’re too old to play it anymore?
It’ll be passed down to the oldest member of my immediate family—whoever’s dreamed about the drum. I don’t have a lot of relatives: just my sons. My brothers are all gone. All I have left is one sister.
Eku nenu ushkat e puatak ne teueikan apu tshi utamuku nenu ushkat. E nishunnuepipuneshian ashu patetat. Minuat anite nishuau katshi puatak, eshku apu tshi utamuku. Nishtuau katshi puatak eku manikuian tshetshi nikamuain. Eukuan anitshenat maniht nutaui mak nana nimushum mak ne peiku nukumish, nishtupanat maniht.
– Auen ka itit?
Ne nutaui utauia, nimushum nana Pien etakanit mak ne Shushepiss utauia.
Eukuan eshi-minikuian tshetshi utamik. Eukuannu maniht anutshish ume utamaikan, ne tshe utamaitsheian, anutshish an niminakaun. Eukuan ne tshe tapuetakuian tshetshi utamik ue teueikan. Anite nutaui naput tetaut, ume etapian. Nutaui naput tetaut, eku nimushum anite kueshte eku nukumish anite kueshte. Nishtukapuat e tapuetuiht tshetshi utamiku ue teueikan.
– Tshipuamunit, tshimetuatshen a tshiteueikan, tshituku ? Tshi nakumun a, anite tshipuamunit?
Eshe, eukuan ne nekumuian, eku ne eshi-puamuian, eku nekumuian, kie nimishta-minu-nishtuapaten ume manikuian.
Eukuan e tapuetatishuian, tshetshi nekamuatsheian teueikan.
Ekue tshi tshitshipanian ue teueikan e metuatsheian. Apu tshi an ueshkat tshi metuatshenan eu teueikan. Nasht apu ut tapuetakuian tshetshi metuatsheian ushkat nete teueikan uapamik. Uteueikanipan nana nutaui, umennua uteueikana kanauenimepan mak nana nimushum Pien etakanit, nana nutaui utauia, eiapit nana kanauenimepan nana uteueikannua muku apu ut metuatsheian teueikan. Esku apu ut tapuetakuian tshetshi metuatsheiani. Kie ume utamaikan, mishta-shashish. Ume utamaikan mishta-shashish ut kanauenitakanu. Nana nutaui nenua utauia utamaikannua, eukuan umennu utamaikanashku.
– Atiku umennu tshia?
Atiku nenua uteshkana.
Quand j’ai rêvé au tambour la première fois j’avais 25 ans. Je n’ai pas pu en jouer. Après avoir rêvé une deuxième fois, je n’ai pas pu encore jouer. Au troisième rêve, on m’a donné la permission de chanter. Ils étaient trois à me la donner, mon défunt père, mon défunt grand-père (Pierre) et un de mes oncles (le père de Josephiss) aussi décédé.
De cette manière, on m’a transmis la faculté de jouer : [dans mon rêve] on m’a donné ce bâton pour que je puisse jouer. C’est de cette façon qu’on m’a permis de jouer du teueikan. Dans mon rêve, mon père se tient debout derrière moi. À côté de lui, il y a mon grand-père et de l’autre côté, mon oncle. Ils sont trois à me donner la permission de frapper ce tambour.
– Dans ton rêve, est-ce que tu joues du tambour ? Est-ce que tu chantes dans ton rêve ?
Oui, je chante la description de mon rêve. Je chante mon rêve et je reconnais la valeur de ce qui m’a été transmis.
C’est à ce moment que j’ai eu la conviction que je pouvais chanter avec le tambour.
Autrefois, nous avions un grand respect envers le tambour. J’ai toujours vu le tambour; mon père en possédait un, mon grand-père aussi. Au début, pour ne pas manquer de respect au tambour, on ne voulait pas du tout que je joue. Ç’a été très long avant que n’arrive le temps où j’ai pu finalement toucher au tambour et en jouer.
Ce tambour-ci est très ancien, c’est celui de mon grand-père Pierre.
Le bâton pour frapper le tambour lui appartenait aussi.
– C’est en caribou n’est-ce pas ?
C’est les bois du caribou, oui.
The first time I dreamed about the drum, I was 25 years old. I couldn’t play it. The second time I dreamed about it, I still couldn’t play it. But in the third dream, they gave me permission to sing. It was three people who gave me that permission: my father, who was deceased, my grandfather (Pierre), who was also deceased, and one of my uncles (Josephiss’s father), who was deceased as well.
This is how they gave me the right to play it: [in my dream] they gave me this stick so I could play. That’s how they gave me permission to play the teueikan. In my dream, my father was standing behind me. Beside him were my grandfather on one side and my uncle on the other. It was the three of them that gave me permission to beat the drum.
—Did you beat the drum in your dream? Did you sing?
Yes, I chanted what was happening in the dream. I chanted the dream and showed my respect for what I’d been given.
That was when I knew for certain that I could chant with the drum.
In the old days, we really respected the drum. I’ve seen the drum all my life: my father had one, and my grandfather too. At first, they wouldn’t let me play it, out of respect for the drum. It was a long time before I was allowed to touch or play it.
This is a very old drum. It belonged to my grandfather Pierre.
The drumstick was his too.
—It’s from a caribou, isn’t it?
It’s made of caribou antler, yes.
Eukuan umennu tutamupan nutaui eku eshpish umennu katshi pimuteian e nishtunuepipunneshian eku piapeikuteshian tshetshi peikuteshiani niate tshetshi tshishkutamut mani tshetshi nipataiani tshekuan.
Apu tshi utamuat nenu auen, eka nipatatsheti.
– Tan ishinikashiniti nenua aueshisha?
Kassinu aueshisha eshinakushiniti peikuan atikua, amishkua, kakua.
À 30 ans, je suis allé seul dans le bois afin d’expérimenter ce que mon père m’a enseigné et réussir ma chasse. [J’ai commencé à pratiquer les activités que mon père faisait. Il m’a initié au savoir de la chasse et c’est là que j’ai commencé à apprendre.]
Une personne ne peut pas jouer du teueikan si elle n’a pas d’abord tué des animaux. Elle doit avoir tué toutes sortes d’animaux comme le caribou, le castor, le porc-épic.
When I was thirty, I went out in the woods by myself so I could practice what my father had taught me and have a successful hunt. [I had started to do the things my father did. He initiated me into the science of the hunt, and that’s when I started to learn.]
No one can play the teueikan unless they’ve killed animals. They have to have killed all kinds of animals, like the caribou, the beaver, and the porcupine.